La maladie d’Alzheimer fait partie de la famille des maladies neurodégénératives, causées par une lente dégénérescence des neurones. Elle se traduit prioritairement par une affection des fonctions cognitives, au premier rang desquelles la mémoire immédiate. Mais elle peut également engendrer des troubles affectifs et des troubles comportementaux.
Deux patients atteints par la maladie ne vont pas forcément présenter les mêmes troubles. L’objectif ici est de recenser les principaux signes qui doivent alerter et conduire à consulter un spécialiste qui pourra poser un diagnostic.
A/ Maladie d’Alzheimer et troubles cognitifs
1 Les troubles de la mémoire immédiate, les plus fréquents et les plus perceptibles
Des troubles de la mémoire immédiate ne constituent pas une preuve irréfutable de la présence de la maladie d’Alzheimer. Ils doivent par contre alerter car si la maladie est là, ils en sont très souvent la première manifestation.
Ils sont assez faciles à repérer pour l’entourage :
- Pertes de mémoire à propos des évènements récents, tout en gardant de très bons souvenirs du passé.
- Oublis de l’endroit où l’on a rangé des objets du quotidien que l’on peut retrouver à des endroits inappropriés (comme par exemple ses clefs dans un tiroir de la cuisine).
- La fréquence de ces épisodes, qui peuvent paraître anodins dans un premier temps, va augmenter avec le temps.
Très souvent, le patient va minimiser ses troubles car « il oublie qu’il oublie ».
Pourquoi la mémoire immédiate ?
La mémoire à court terme est la plupart du temps la première affectée car la maladie se traduit par une dégénérescence neuronale qui débute au niveau de l’hippocampe, zone du cerveau indispensable à la mémorisation des informations nouvelles. Progressivement, ces lésions cérébrales vont se propager à l’ensemble du cerveau et empêcher d’autres fonctions cognitives de fonctionner.
2 Les fonctions exécutives
Les fonctions exécutives sont des fonctions cognitives de haut niveau qui permettent la capacité à raisonner et à décomposer des tâches complexes en une succession de tâches simples. La dégradation de ces fonctions exécutives est un des symptômes de la maladie d’Alzheimer : la personne rencontre des obstacles et requiert de l’aide pour effectuer des formalités administratives, gérer ses finances, rédiger un chèque, préparer une recette bien connue, appeler quelqu’un au téléphone, gérer ses médicaments, …
3 Les troubles spatio-temporels
Le patient atteint par la maladie d’Alzheimer va avoir des difficultés grandissantes à se repérer dans l’espace. Il peut alors se perdre même dans des endroits familiers.
Il peut également éprouver des difficultés à se repérer dans le temps : heure de la journée, jour de la semaine, saison, année,…
4 Les troubles de l’attention
L’attention est une fonction cognitive complexe qui est primordiale dans le comportement humain. Les troubles de l’attention sont distincts des troubles de la mémoire. Il existe 3 types d’attention :
- L’attention soutenue pour les situations qui nécessitent un niveau de concentration élevé comme par exemple la conduite d’un véhicule.
- L’attention sélective qui permet de faire le tri et de se concentrer sur un point précis quand on reçoit plusieurs informations simultanément.
- L’attention partagée nécessaire pour effectuer plusieurs tâches simultanément, utile par exemple lorsque l’on doit noter des informations en même temps que l’on téléphone.
Ces 3 types d’attention peuvent être atteints à des degrés divers chez un patient atteint de la maladie d’Alzheimer.
5 Les troubles du langage
A un stade souvent plus avancé de la maladie, des difficultés apparaissent pour trouver des mots simples que la personne remplace par d’autres plus ou moins appropriés.
6 L’agnosie : la dégradation des capacités de reconnaissance
Durant la maladie, des difficultés peuvent apparaître pour reconnaître des informations précédemment acquises. La personne est dans l’incapacité de mettre en relation ce qu’elle perçoit avec ce qu’elle a appris.
Les gnosies (ou capacités de reconnaissance) sont liées à nos sens :
- Gnosies visuelles : capacité à reconnaître visuellement un objet, un visage,…
- Auditives : capacité à reconnaître différents sons
- Tactiles : capacité à reconnaître à travers le toucher
- Olfactives : capacité à reconnaître par l’odeur
- Gustatives : capacité à reconnaître par le goût
Parfois, la sollicitation d’un autre sens va permettre de débloquer la situation : une personne qui ne parvient pas à dire le nom d’un objet en le regardant peut s’en souvenir en le touchant.
7 L’apraxie : la dégradation des capacités à exécuter certains gestes
La capacité à exécuter des gestes du quotidien précis nécessitant coordination et dextérité va s’amenuiser. Ces gestes complexes mais acquis vont peu à peu être oubliés par la personne : utilisation des appareils, écriture, tâches ménagères,…
A un stade plus avancé, elle ne sera plus en mesure d’exécuter des gestes simples : habillage, utilisation des couverts, de la brosse à dents,…
B/ Maladie d’Alzheimer et troubles affectifs
8 L’apathie ou perte de motivation
Le patient perd progressivement sa motivation pour faire les choses, y compris pour ses activités favorites. Elle reste des heures sans rien faire, ne répond pas aux sollicitations et semble indifférente à la vie de ses proches. Son appétence pour les activités sociales diminue également, entraînant un repli sur soi.
9 L’anxiété
La personne devient facilement nerveuse, inquiète ou effrayée, de façon disproportionnée avec la situation. La prise de conscience de son état, qui intervient par moments en raison de la progression non linéaire de la maladie, peut venir renforcer cette anxiété.
10 La dépression
Crises de sanglots, sentiment coupable d’être un fardeau pour sa famille, signes de découragement face à l’avenir, exprimer l’envie de mourir. Autant de signes d’une dépression qui s’installe.
11 L’irritabilité
La personne devient facilement irritable, a des sautes d’humeur et de brusques accès de colère.
12 L’euphorie
La personne montre une jovialité excessive, rit pour des choses que les autres ne trouvent pas drôle et a un sens de l’humour puéril.
C/ Maladie d’Alzheimer et troubles comportementaux
13 L’agressivité
Cette manifestation est le plus souvent brutale et verbale. La personne refuse l’assistance des autres, se met en colère et peut proférer des insultes ou jeter des objets.
14 Les comportements moteurs aberrants
Le plus fréquemment observé est la déambulation. La personne peut également tripoter un objet compulsivement ou ouvrir les placards et tiroirs sans raison.
15 Les troubles du sommeil
La personne a du mal à s’endormir. Ces troubles peuvent aller jusqu’à une inversion du rythme circadien : l’alternance jour/nuit.
16 La désinhibition
La personne ne se préoccupe plus des conséquences de ces actes et de ses paroles, elle parle sans raison à des personnes qu’elle ne connaît pas, elle utilise un vocabulaire ordurier qu’elle n’a jamais utilisé auparavant, perd sa pudeur,…
17 Les troubles de l’appétit
La personne modifie ses habitudes alimentaires et perd progressivement l’appétit. Ces troubles peuvent engendrer une perte de poids notable.
18 Les hallucinations et les idées délirantes
Les hallucinations sont la plupart du temps visuelles ou auditives, mais elles peuvent aussi être sensorielles (par exemple avoir la sensation d’être observé, que des gens sont cachés dans la pièce,…) ou mnésiques (croire par exemple que ses parents sont toujours vivants, que l’on habite dans sa maison d’enfance, que l’on a toujours une activité professionnelle,… ).
Les idées délirantes peuvent être assez variées : peur d’être volé, peur d’être en danger ou que les autres vous veuillent du mal, croire que son conjoint ou sa conjointe a une liaison,…
Sources : Institut Pasteur, France Alzheimer, Fondation Recherche Alzheimer
Ego Domi : le spécialiste du maintien à domicile des patients Alzheimer
Chez Ego Domi, notre équipe de Nurses a été spécialement formée à apporter une réponse adéquate lorsque ces troubles se manifestent. Nos prises en charge sont également réadaptées au fur et à mesure que la maladie évolue :
- A un stade précoce, l’accent est mis sur la stimulation cognitive pure et l’activité physique, meilleurs moyens pour retarder au maximum l’avancée de la maladie.
- Au fur et à mesure que la maladie va progresser, la personne va perdre en autonomie. Nos prises en charge vont alors intégrer une part croissante d’assistance.
- A un stade avancé, nos interventions comprennent une assistance totale à nos bénéficiaires en fonction de leurs besoins quotidiens : aide à l’habillement, à la préparation des repas, organisation de l’emploi du temps, gestion des formalités administratives, organisation et accompagnement aux rendez-vous médicaux, maintien du lien social…
L’aide aux aidants
Le surmenage des aidants n’est pas un sujet à prendre à la légère :
- 1 aidant sur 2 va développer une dépression.
- le taux de mortalité des aidants est 63% supérieur à la moyenne dans les 3 années qui suivent le début de la maladie.
- 30% des aidants décéderont avant le malade lui-même.
Pour prendre en compte cette réalité et y apporter une réponse, nos interventions s’adaptent en durée aux besoins des aidants afin de leur permettre de prendre du temps pour eux :
- prendre soin de leur propre santé.
- gérer leurs obligations administratives.
- retrouver du temps libre pour reprendre leurs activités favorites.
Le placement en institution
Le placement en institution des patients Alzheimer est souvent synonyme d’un déclin rapide de l’autonomie. Deux raisons principales expliquent ce phénomène :
- Une perte des derniers repères familiers auxquels ils pouvaient se raccrocher.
- Un manque de stimulation dans leur nouvel environnement.
Grâce à une prise en charge adaptée à chaque stade de la maladie, nous permettons à nos bénéficiaires d’exhausser leur souhait : rester à leur domicile et vivre avec la maladie en toute quiétude et en toute sécurité.